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Les 4 Temps du Management - Réinventer le Management
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Les 4 Temps du Management

Futurologie

Ecoquartiers : une solution qui répond aux enjeux environnementaux de demain


“ L’avenir n’est plus ce qui doit inévitablement se produire, il n’est même plus ce qu’il va arriver, il est ce que l’ensemble du monde va faire” Gaston Berger (2003)

De nos jours, le développement durable de notre planète est plus qu’omniprésent dans notre quotidien et dans nos préoccupations. Il devient de plus en plus nécessaire que nous changions nos habitudes de consommation et que nous décidions de plus respecter l’environnement qui nous entoure. Aujourd’hui, deux visions s’opposent sur ce sujet, d’un côté une vision productiviste qui met en péril la capacité de l’humanité à assurer sa survie sur la planète, et de l’autre, une vision qui repose sur la solidarité écologique et sur l’économie du moindre impact sur l’environnement pour plus de justice sociale. (Orru, 2012).

Depuis plusieurs années, la transition écologique est en marche, et parmi les idées qui ont émergées, nous retrouvons ce qu’on appelle les écoquartiers.
Les écoquartiers sont des prototypes d’établissements urbains qui s'inspirent des innovations en termes de réalisation de projets urbains formalisées par la charte d’Aalborg (1994), ratifiée par des villes européennes. Leur objectif est de rendre leurs villes compatibles avec le développement durable en faisant le meilleur compromis entre ses trois grands piliers : l’économique, le social et l’environnemental (Vodouhe 2015). Cela tend à instaurer une nouvelle dynamique entre les individus, avec notamment plus de participation des citoyens, une plus grande autogestion et l’assurance d’une justice sociale (Charte d’Aalborg 1994).


Nous avons donc décidé de porter notre étude sur ce sujet, car c’est quelque chose d’encore trop méconnu du grand public et donc peu développé par les collectivités territoriales, l’état... qui devraient pourtant adopter une démarche responsable en réduisant notre impact environnemental.
L’écoquartier apporte des solutions pérennes à ce problème. Pour cela, nous avons étudié plusieurs volets qui peuvent composer un écoquartier : l’architecture, l’énergie, et l’agriculture ; ce que ça implique mais aussi ce que cela apporte aux niveaux écologique et environnemental.

Pour pouvoir guider notre étude nous avons choisi la problématique suivante :
 
Comment redéfinir notre manière d’occuper l’espace urbain pour l’optimiser durablement ?
 
Il s’agira dans un premier temps de définir le concept d’architecture, puis l’énergie dans la ville du futur et l’agriculture urbaine pour finir.
Puis, nous analyserons enfin les résultats de notre enquête afin de pouvoir aiguiller notre argumentation. Enfin, nous apporterons ainsi des recommandations à destination des acteurs publics responsables des politiques d’urbanismes.



1. L’architecture

1.1 L'architecture écologique

Qu’est-ce que c’est ?
Simplement, c’est une application écologique de l’architecture dans la construction. Pour exemple un bâtiment peut être qualifié de durable si celui-ci répond à trois dimensions : Humaine, car il doit quand même répondre à un certain confort ; Environnementale, car celui-ci doit avoir eu recours à des ressources et des matériaux naturelles et renouvelables ; Énergétique, car la consommation de ce bâtiment doit être la plus basse possible.
Les constructions vertes se doivent d’avoir recours à la mise en place de végétations sur l’édifice. Donc dans sa globalité l’architecture écologique se veut complètement respectueuse de l’environnement dans lequel elle s’applique.

Les critères principaux à respecter pour que l’architecture puisse être écologique sont :
  • L’environnement direct
  • Les matériaux : naturels, recyclables, à faible impact polluant (local) (ex : laine animale, fibre
    végétale, matériaux recyclés)
  • Les équipements, qui doivent être les moins énergivores possible
  • Les déchets, le moins possible
  • Isolation thermique performante​
Durables, les bâtiments doivent s’inscrire et perdurer dans le temps, sans se détériorer 3 grands types de bâtiments écologiques existent :
 
  • Le bâtiment à basse consommation (BBC) : conception bioclimatique, performance de l’isolation thermique et l'efficacité des équipements techniques. Cela permet de réduire de manière importante la consommation énergétique du bâtiment
  • L’habitat passif : il doit pouvoir générer lui-même l’énergie dont il a besoin. L’isolation thermique et la performance énergétique sont donc primordiales pour ce genre de conception. D’autres critères strictes et technique entrent également en compte
  • Les bâtiments à énergie positive (BEPOS) : il doit produire plus d’énergie que ce qu’il en consomme sur un an. Pour en arriver à un tel résultat, les performances techniques du bâtiment ne suffisent plus, le comportement et l’utilisation de ses habitants doivent être adaptés et en adéquation avec la vocation de celui-ci.
    Pour pouvoir régir et s’assurer de la conformité de ses constructions, des labels ont été mis en place.
  • RGE : délivré aux professionnels du bâtiment qui en font la demande et qui répondent aux critères. Celui-ci certifie que les professionnels adoptent des pratiques respectueuses de l’environnement.
  • HQE (Haute Qualité Environnementale) : il permet de mettre en avant la démarche qualité d’un bâtiment en termes de développement durable. Celui-ci repose sur le management responsable du projet de construction, des matériaux locaux et sains, la qualité de l’air et le niveau de performance énergétique.
  • E+C- (label à bâtiment à énergie positive et à réduction de carbone) : il vise la double performance énergétique et environnementale. Le bilan énergétique et le bilan carbone sont pris en compte pour pouvoir attribuer ce label à un bâtiment.
  • LBC (LABEL BAS CARBONE) : il permet de récompenser les actions locales en faveur de la transition écologique, il est délivré aux collectivités, aux entreprises ainsi qu’aux particuliers qui auront réduit de manière importante leurs émissions de gaz à effet de serre.
  • QUALIPAC : c’est une certification pour les installateurs de pompes à chaleur, il mettra en avant les compétences de ces professionnels, en certifiant que les travaux réalisés par ces professionnels répondent aux critères d’exigences requis
    Pour qu’un bâtiment puisse être qualifié d’écologique, il se doit d’être un bâtiment passif, il doit donc s’intégrer au mieux dans son environnement et profiter au maximum des avantages de cet environnement.

    Comme l’a dit Jan Knippers : “L’analyse des structures naturelles nous pousse à sortir de nos modes de pensée figés. Elle déverrouille la pensée créative et favorise l’innovation”. Le principe qui ressort de cette citation est que l’utilisation du biomimétisme pourrait nous permettre d’améliorer notre architecture et ainsi optimiser nos consommations énergétiques mais également nos émissions grâce à la nature et ce qu’on pourrait en tirer.
"Nos domaines d’intervention, le bâtiment et l’aménagement des territoires, connaissent de grands bouleversements, et sont appelés à en connaître de plus grands encore. Le temps presse. C’est pourquoi nous avons pris l’initiative du « manifeste pour une frugalité heureuse » (...). Ce manifeste ouvre les chemins de la frugalité, alternatifs aux visions technicistes, productivistes, gaspilleuses en énergie et en ressources de toutes sortes.", cette citation, extraite de l'ouvrage Manifeste pour une frugalité heureuse dans l’architecture et l’aménagement des territoires ruraux et urbains” de Alain Bornarel, Dominique Gauzin-Müller et Philippe Madec. Cette citation nous montre bien l’importance de devoir trouver des solutions pour faire face aux bouleversements climatiques, environnementaux, énergétiques et sociétaux.

1.2 La réhabilitation urbaine

La réhabilitation urbaine est le réaménagement d’un espace urbain tout en souhaitant le conserver. Cette réhabilitation a des impératifs dits écologiques et il nécessite de penser un habitat durable favorisant le bien-être de ses habitants ainsi que le bien-être collectif. Cette réhabilitation urbaine éviterait donc à avoir à démolir l’existant et ainsi contribue à préserver le patrimoine en alliant l’ancien et le moderne. Elle permet aussi une réinvention de l’usage des bâtiments afin de limiter leurs empreintes écologiques lors de la construction dans une démarche d’économie circulaire.

Des lois ont été créés afin de régir ces réhabilitations et ainsi favoriser les structures existantes :
La loi Malraux du 4 août 1962 crée les SSP (Secteurs Sauvegardés et les Périmètres de restauration immobilière) afin de reconnaître la valeur architecturale des quartiers anciens.
La loi Borloo du 1er août 2003 crée l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU), chargée de piloter le Plan National de Rénovation Urbaine (PNRU) qui identifie et délimite des quartiers prioritaires.

La loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine institue des mécanismes de co-construction avec la création des conseils citoyens et lance le Nouveau Programme de Rénovation urbaine (NPRU), qui privilégie une approche mixte.

Aujourd’hui, les opérations urbaines prônent de plus en plus l’échelle d’îlots, voire de quartiers, dans un objectif de mixité sociale et de fonctionnalité, toujours dans une démarche de valorisation et de conservation des structures existantes. Grâce à la prise en compte des nouveaux enjeux de transition écologique, de lutte contre l’étalement urbain, de préservation de monuments historiques, les opérations de réhabilitation et de restauration tendent à se généraliser et parfois, à être privilégiées par les collectivités.

Selon l’ancien directeur général de l’urbanisme au Ministère de l’Équipement, du Transport et du Logement, François Delarue, la réhabilitation : « Permet de « recoudre » l’espace et le temps, de recomposer l’habitat en fonction des usages et du vécu collectif, elle est un moyen précieux [...] pour maintenir une cohérence sociale et identitaire à l’échelle des agglomérations. Parce qu’elle est l’occasion de tisser des liens entre habitants et institutions, là où ceux-ci ont été fragilisés par la crise économique ou par une croissance trop rapide, elle est la clé de villes plus humaines, plus unies, plus solidaires. »

2. L’énergie dans la ville du futur

Tout d’abord, il est important de rappeler que notre société est en constante croissance, sur le plan économique, mais également sur le plan démographique. De ce fait, il est de plus en plus difficile de pouvoir assurer une production d’énergie suffisante afin de suivre cette croissance tout en limitant l’impact environnemental. Afin de pouvoir combler les besoins énergétiques des villes du futur, il est important de commencer dès aujourd’hui à concevoir de nouveaux systèmes futuristes et innovants qui permettront, à terme, d’optimiser l’espace urbain et profiter des externalités de ceux-ci.

Utiliser l’évolution démographique comme un atout

Dans ce registre, on peut notamment parler des trottoirs podo-électrique qui permettent de récupérer l’énergie cinétique générée par l’afflux de piétons dans les grandes villes. Le trottoir est alors composé de différentes plaques faisant piston sur des sources d’eau, le passage du piéton permet alors à l’eau d'entrer dans une valve qui engendre dès lors de l’énergie mécanique qui sera convertie en électricité. Ce système est notamment testé dans la ville de Toulouse. « On réfléchit à différents modèles scientifiques et économiques qui consisteraient à emmagasiner l'énergie fournie dans la journée par les piétons pour la restituer la nuit, lorsqu'il y a moins de passage, ou bien à envoyer le surplus d'énergie dans le réseau électrique », précise Alexandre Marciel, adjoint au maire de Toulouse. Il ajoute également : « Il s'agit pour l'instant d'une expérimentation mais ce système unique au monde prouve qu'il est possible de recycler de l'énergie urbaine et donc de développer de nombreuses applications pour la ville ». Dans le cas présent, ce genre de dalle peut ainsi générer jusqu’à 42kWh en une seule journée. En à peine 4 ans, l’investissement d’un montant initial de 5 000€ pourrait déjà être amorti tout en permettant de fournir suffisamment d’énergie pour le fonctionnement de 18 lampadaires situés à proximité. En effet, sur un secteur comme les Champs-Élysées où le trafic journalier environne les 300 000 personnes, 50 de ces trottoirs permettraient alors de créer près de 42 000 kWh. Un lampadaire classique consommant 821 kWh à l’année, il est ainsi facile de comprendre à quel point ce genre de dispositif permettrait de générer de l’énergie dans nos villes.

L’accroissement constant de la population mondiale tend à favoriser ce genre de concept puisque les populations seront de plus en plus concentrées dans les villes. Les collectivités doivent se pencher sur ce genre de procédé afin de les implanter dans les grandes métropoles. On pourrait également parler ici de la start-up Glowee qui souhaite utiliser des planctons phosphorescents afin de limiter la pollution lumineuse urbaine et de limiter l’utilisation d’électricité la nuit. Ce genre de procédé est actuellement en test et démontre bien des évolutions de demain pour nos villes.


Un bâtiment optimisé

Par ailleurs, en termes architectural, on peut se poser la question du bâtiment idéal afin d’optimiser au maximum l’infrastructure tout en produisant de l’énergie. On peut dès lors se pencher sur l’exemple concret suivi par l’entreprise Suédoise IKEA, qui, avec son magasin de Clermont-Ferrand propose l’un des magasins les moins énergivores de la planète. Pour Carole Brozyna-Diagne, directrice du développement durable d’Ikea France, "Il présente une consommation d’énergie optimale pour les postes de chauffage, eau chaude, sanitaire, ventilation, éclairage et refroidissement. Les consommations sont optimisées à la source grâce à un renouvellement des standards." J’ai eu l'opportunité de visiter ce magasin et d’avoir les explications de sa conception par Mr TEYSSEDRE Geoffrey, en qualité de Manager des opérations. Par quel tour de force réussisse-t-il cela me direz-vous, et bien c’est au final assez simple mais plutôt ingénieux.

Tout d’abord, le secret réside dans le toit du bâtiment. Celui-ci est quasi intégralement recouvert de panneaux photovoltaïques, permettant d’auto-alimenter les besoins énergétiques à plus de 50% des besoins en eau chaude et à 98% pour l’éclairage à LED. Cela passe par aussi par leur « solar wall », un mur par lequel circule l’eau du magasin qui est chauffée par l’énergie solaire. De plus, afin de limiter au maximum les besoins d’utiliser de la lumière artificielle, le magasin se targue d’une grande quantité de puits de lumière afin de pouvoir éclairer les locaux.

Il est notable que chaque pièce dispose de détecteurs de mouvements afin de limiter l’activation de la lumière au strict minimum nécessaire. Il est également bâti avec des matériaux bio-sourcé afin d’optimiser l’isolation et d’éviter toutes les déperditions d’énergie. Cela ne s’arrête pas là puisque le bâtiment est également équipé de trappes qui s'ouvrent la nuit afin de pouvoir stocker de l’air frais et d’ainsi pouvoir ventiler le magasin et gérer la température interne de celui-ci. De manière indicative, une habitation individuelle classique consomme en moyenne 130 kWh/m2 par an, là où ce point de vente réalise la prouesse de n’en consommer que 68kWh/m2. Au 1er janvier 2020, la France se compose de près de 37 Millions de logements, appliqué un modèle de construction aussi optimisée pourrait alors permettre de réduire la consommation de l’ensemble du territoire de moitié constituant une économie énergétique colossale.


3. L’agriculture urbaine

L’agriculture et la production alimentaire indispensable à tous pour se nourrir se trouvent pour le moment principalement dans des zones rurales. Les villes sont donc profondément dépendantes des transports et des combustibles fossiles pour subvenir à leurs besoins. Afin de réduire nos émissions de CO2 et accroître la résilience alimentaire des zones urbaines, une solution semble avantageuse : l’agriculture sur toit.
 
Végétaliser et cultiver nos toits urbains présentent de nombreux bénéfices. Cela permet d'accroître les capacités de production sans augmenter leur emprise au sol ; nos terres agricoles étant limitées par l’étalement urbain, l’expansion des réseaux de voirie et la préservation de nos forêts. Cela offre aussi la possibilité de bénéficier de produits plus sains et variés (incluant des variétés oubliées car ne résistant pas au transport) car ne nécessitant pas de transport et pouvant être vendu directement dès la récolte au plus proche de leur lieu de culture. Selon l’association “potagers sur les toits”, toutes les cultures conventionnelles sont possibles, l’agriculture sur toit permet de valoriser des déchets de ville (organiques) en circuit court. Les toits offrent un microclimat et présentent une pollution bien plus faible qu’au sol, comparable à celle des champs.

Cette agriculture peut se faire à différentes échelles en fonction de la capacité structurelle des bâtiments sur lesquels elles reposent, du potager individuel au champ comme en pleine terre.
Jusqu’à une réelle industrialisation de ce mode de culture, en contrôlant l’environnement grâce à des serres placées sur des centres commerciaux par exemple.


L’entreprise “Lufa” à Montréal a opté pour ce dernier mode de culture, ils estiment « qu’il faut environ 1.4 mètres carrés de serre hydroponique pour combler les besoins en légumes d’une personne pour toute l’année. La superficie nécessaire pour que la ville de Montréal soit autosuffisante en produits maraîchers serait donc d'un peu moins de 85 000 mètres carrés, ce qui se traduit par 19 centres commerciaux ».
La mairie de Paris dénombrerait 314 hectares de toits végétalisables dans la capitale. Elle pourrait donc nourrir 2,2 millions de personnes grâce à ses toits, sans savoir si les bâtiments professionnels sont inclus à cette estimation et bien qu’on puisse admettre que toute cette surface de toit ne pourra pas accueillir une agriculture de cette ampleur.

La spiruline est un “super-aliment” contenant une proportion 3 fois supérieure au bœuf en protéines, 12 vitamines, 11 minéraux et 18 acides aminés. Elle est utilisée par la NASA pour la nutrition des astronautes et largement utilisée pour lutter contre la sous-nutrition dans les pays sous-développés. Sa culture nécessite peu d’eau et d’espace. L’entreprise EnerGaïa en a fait son activité et installe ses cultures notamment sur les toits de Novotel en Thaïlande.

Ces cultures sont capables d’absorber deux fois les émissions en carbone de ces hôtels. Pour ce qui est de l’élevage d’insectes, le “Low-Tech Lab” (France) promeut quant à lui notamment l’élevage des mouches “soldats noires”, dont les larves sont capables de transformer n’importe quel déchet organique de manière très efficace en une source nutritive extrêmement riche pour les animaux (en l’état). L’entreprise EntoFood effectue des recherches depuis 8 ans et s’apprête à lancer son unité de production à grande échelle qui permettra le traitement de 300 tonnes de déchets organiques par jour.


4. Résultats

MÉTHODOLOGIE :
Nous avons réalisé une étude de terrain, qui nous a permis d’analyser les différents avis des personnes sur ce sujet-là, car il est important d’avoir leur ressenti, ce seront peut-être les utilisateurs de cet écoquartier. Pour ce qui est du questionnaire, nous avons tout d’abord défini notre guide d’entretien. Nous avons décidé de faire une partie introductive avec la présentation des personnes questionnées, une partie sur la production énergétique, une autre sur l’architecture de demain, sur l’agriculture de demain puis pour finir une partie sur la réhabilitation de notre espace actuel et pour conclure une partie “en résumé” qui est une partie plus ouverte et permettant de soumettre l’avis des personnes sur l’aspect général de notre sujet. Celui-ci a atteint 54 répondants après sa diffusion sur LinkedIn.

Pour ce qui est de notre échantillon, les pourcentages les plus hauts concernent essentiellement les femmes :
(54,7%), 18 à 25 ans (66%), étudiant (47,2%), habitant dans un milieu urbain (56,6%) et locataire (58,5%). Le fait que la majorité des personnes interrogées ait entre 18 et 25 ans, est très intéressant, car c’est sûrement l’une des générations les plus sensibilisées aux questions environnementales mais aussi la génération qui connaîtra probablement le plus ces changements à venir sur les quartiers qu’ils habiteront. Cela nous promet donc des réponses très intéressantes à travailler pour la suite.

 
ARCHITECTURE :

Tout d’abord, concernant la partie axée sur l’architecture de demain dans notre questionnaire, voici les questions et les réponses obtenues :
“Pour vous, votre habitation doit être ?” ; “Cette phrase vous semble-t-elle correcte : “L’architecture peut avoir un impact sur la réduction de nos émissions” ? " ; “Connaissez-vous des améliorations architecturales qui pourraient contribuer à la réduction de nos émissions ?”.


L’argument premier qui ressort pour l’habitation est qu’elle doit-être confortable (49,1%), puis suivi d’économique (28,3%), mais l’argument écologique (9,4%) n’est que très peu ressorti. Sur la seconde question plus de la moitié des personnes interrogées sont d’accord ou en partie sur le fait que l’architecture peut avoir un rôle à jouer sur la réduction de nos émissions. On peut donc en conclure, qu’il y a une réelle prise de conscience sur ce sujet, mais que ce n’est pas encore une priorité pour chacun, ou alors les solutions de demain devront s’adapter et ne pas oublier les critères de ses futurs utilisateurs.

ENERGIE :

En outre, en ce qui concerne les énergies, d’après notre étude, 37% des sondées sont plutôt d’accord pour dire que les villes peuvent auto produire leurs énergies, 33,3% sont d’accord et 5,6% sont totalement d’accord. Cela démontre que la population a conscience des possibilités colossales de production dans nos villes puisque cela correspond à 75,9% de personnes en accord avec cette affirmation. Pour ceux-ci cela passera en majorité par les énergies solaires (72,2%) mais aussi avec une base sur le nucléaire (50%). Les sondés sont d’avis qu’il restera compliqué de se passer du nucléaire dans le futur malgré les différentes innovations à venir.

AGRICULTURE :

Enfin, pour la dimension sur l’agriculture, les répondants sont en très grande majorité favorables à ce que leur quartier accueille une zone de culture (67.9% très favorable ; 22.6% favorable ; 7.5% indifférent ; 1.9% réfractaire) et 73,6% d’entre eux pensent qu’il est possible de cultiver sur les toits.
Parmi les innovations agricoles qu’ils ont pu mentionner, deux ont un fort potentiel : la culture de la spiruline et l’élevage d’insectes.


RÉHABILITATION URBAINE :

A la partie réhabilitation de l’espace actuel une majorité des répondants estiment qu’ils partageraient plus d’activités avec leurs voisins s’ils habitaient au sein d’un écoquartier. Ces activités pourraient-être l’élaboration d’un jardin collectif, des ateliers associatifs, ou encore des temps d’échanges intergénérationnels.
A la question, « Quels seraient le(s) frein(s) pour vous, à habiter dans un écoquartier ? », les personnes sondées ont démontré leurs incertitudes quant à la mise en place des zones de stationnements extérieurs aux écoquartiers (58,5%), ou encore face à une potentielle pression du voisinage en lien avec le contrat social (64,2%). La démarche éco-citoyenne n’est donc pas encore totalement ancrée dans les mœurs et les habitudes de chacun.

Enfin nous avons souhaité sonder les participants afin de savoir contre quelles contreparties accepteraient-ils de vivre dans un écoquartier. La majorité des répondants, soit 66%, seraient prêts à venir vivre au sein d’un écoquartier pour son calme et sa tranquillité mais pas seulement, une autre majorité de sondés à estimer bon de venir vivre au sein d’un écoquartier pour les avantages financiers tels que les aides de l’état, les autosuffisances énergétiques et de consommation.


5. Recommandations
Il est du ressort des collectivités de faire connaître et de promouvoir le plus possible les alternatives existantes, auprès de ses habitants. Pour que ceux-ci puissent utiliser des matériaux qui seront meilleurs pour l’environnement dans le cadre d’une rénovation ou d’une construction de leur habitation. Les collectivités devraient essayer d’obtenir le plus possible de bâtiments écologiques et d’habitations labellisées. Mais l’un des problèmes qui peut survenir, est l’approbation et de l'assimilation de ce genre de nouvelle pratique par les habitants de la collectivité mais également les membres décisionnaires de ces collectivités. Ils peuvent parfois exprimer pour la plupart une réticence au changement. Donc il y a un véritable enjeu sur la communication, sur l’approbation et sur la façon d’apporter cette nouvelle architecture écologique à ces futurs consommateurs finaux.

Par ailleurs, d’un point de vue énergétique, on constate que les villes, en partenariat avec certaines start- up commencent à développer de nouveaux moyens de production. Les collectivités se doivent de mettre en place des moyens de récupération de l’énergie cinétique dans les grandes métropoles afin de réduire la pollution lumineuse ainsi que leur consommation énergétique nocturne. Des investissements seraient rapidement amortissables au vu de la croissance démographique actuelle. Les villes se doivent donc d'œuvrer intelligemment avec leurs contraintes pour en faire une force. En outre, comme évoqué précédemment, il faut mettre en place des bâtiments capables d’être le plus autosuffisant en énergie comme évoqué sur l’exemple d’IKEA. Si l’ensemble des acteurs vont en ce sens, les villes de demain pourraient rapidement atteindre une forme d’autosuffisance conséquente en termes de production énergétique.

Pour ce qui de la résilience alimentaire des villes et la réduction des émissions liées à l’agriculture et son transport, l’agriculture urbaine, sur les toits plats capables de soutenir leur poids, semble être la meilleure option. Ce type de culture est malgré tout très demandeuse en main-d'œuvre. Cela dit, c’est l’opportunité de créer des emplois dans un contexte de chômage de masse. Cela accroît le coût de production de ces fruits et légumes, il est donc nécessaire que cette activité soit subventionnée et/ou que ces produits bénéficient d’un taux de TVA différencié. Un label spécifique pourrait être instauré pour que ces produits obtiennent un avantage concurrentiel supplémentaire et que les consommateurs puissent faire leur choix de manière éclairée.

L’élevage de mouches soldat noires semble aussi être une “innovation” de taille pour traiter les déchets organiques des villes de manière plus écoresponsable, et de les transformer en nourriture riche en protéines. Ce qui pourrait donner une fin aux déchets excédentaires à ceux nécessaires à la fertilisation des lieux de culture par le compostage.


Conclusion :
Si nous voulons préserver notre qualité de vie, il nous est plus que jamais nécessaire de redéfinir notre manière d’habiter l’espace ainsi que nos interactions avec l'environnement.
Ces écoquartiers sont une opportunité d’opérer de nombreux changements par la suite. Ils vont bouleverser dans un premier temps notre manière de consommer “notre quartier”, d’y vivre et d’y contribuer. D’autres vocations ou nouvelles approches pourraient émerger de ce substrat fertile.


En définitif, les mentalités sont sur le point d’évoluer et les habitants de quartiers se sentent de plus en plus apte à déménager au sein de nouveaux quartiers dits respectueux de l’environnement dans le but d’améliorer leur confort de vie et la réhabilitation de l’espace urbain actuel peut surement devenir le premier maillon de la chaîne pour valoriser les quartiers désuets.
Cependant, un changement est toujours long à mettre en place, et il est difficile de faire abandonner des habitudes qui sont parfois ancrées depuis longtemps chez les individus. Toutefois, toute la communication qui est faite sur ce sujet est intéressante, cela permet de faire réaliser l’urgence et la nécessité d’une transformation de nos comportements et nos consommations, et permet de mobiliser chacun face aux enjeux environnementaux. Ces écoquartiers sont amenés à se développer lors des prochaines années.
Il est donc du ressort des différents acteurs locaux (collectivités locales) comme nationaux (État) de rapidement œuvrer sur le sujet.

Bibliographie / Sitographie

https://penserdemain.fr/2015/07/28/trottoir-podo-electrique-quand-nos-pas-ne-seront-plus- perdus/
https://www.moncoyote.com/blog/automobile/innovation/comment-tirer-de-lenergie-des- kilometres- de-routes-francaises/
https://www.batiactu.com/edito/route-solaire-wattway-passe-caler-57056.php
https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/22/en-normandie-le-fiasco-de-la-plus-grande- route- solaire-du-monde_5492044_3244.html
https://www.lsa-conso.fr/les-secrets-de-l-ikea-le-moins-energivore-du-monde,262300
https://dictionnaire.lerobert.com/definition/ecoquartier https://www.liberation.fr/france/2020/02/05/l- ecoquartier-une-specialite-francaise_1777217/
https://www.youtube.com/watch?v=oQBkC--7GeI - Agriculture sur les toits : une solution innovante pour cultiver en pleine ville
https://ici.radio-canada.ca/mordu/1812/agriculture-urbaine-toits-futur-alimentation
https://www.lepoint.fr/sciences-nature/le-biomimetisme-selon-idriss-aberkane-15-la-spiruline-16- 05- 2017-2127767_1924.php
https://www.darwin-nutrition.fr/explorations/a-bangkok-une-startup-fait-pousser-de-la-spiruline- sur- les-rooftops/
https://wiki.lowtechlab.org/w/index.php?title=Elevage_de_Mouches_Soldats_Noires&embed=true# !/
https://bridoz.com/la-premiere-foret-verticale-dasie-a-avoir-plus-de-3000/ https://batiadvisor.fr/hyperion-ecoquartier/
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https://leshorizons.net/sinspirer-des-oceans-pour-eclairer-nos-villes/
https://www.yvelines-infos.fr/avec-glowee-locean-nous-eclaire/
La Charte d'Aalborg, 1994 ; http://www.adequations.org/IMG/article_PDF/article_393.pdf Orru, S. (2012). Du développement durable à l'humanité durable. Vraiment durable, 2, 55- 61. 
https://doi.org/10.3917/vdur.002.0055
Vodouhe, S G (2015). Hautepierre : un éco-quartier modèle pour la ville de Strasbourg : utopie ou réalité ? Architecture, aménagement de l’espace. Université de Strasbourg, 2015.

Auteurs

Lucas Girard 
Clementine Gay 
Sarah Guittard 
Robin Estevenon 
Amaury Fraize

Mots-clés

Management, Environnement, Développement Durable, Energie, Architecture, Agriculture, Avenir

Sarah Guittard
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