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Actualités du Management

Histoires d'entrepreneurs : Jay Gould, capitaine d'industrie ou baron voleur ?

La seconde moitié du 19ème fut surnommée aux Etats-Unis le Gilded Age, ou Age Doré : le pays connut alors une croissance économique fulgurante, au point de devenir la principale puissance industrielle à la fin du XIXème siècle. Au cours de cette période, certains entrepreneurs bâtirent d'immenses empires industriels grâce à un mélange d'investissements ambitieux, de spéculation effrénée et de pratiques commerciales parfois brutales.

Jay Gould fait figure d'archétype de ces "barons voleurs", lui que l'on appelait en son temps "l'homme le plus détesté d'Amérique". Il doit sa triste réputation à deux épisodes. En 1867, alors qu'il était directeur de la Erie Railroad, il empêcha son rival Cornelius Vanderbilt de prendre le contrôle de sa compagnie en émettant, avec l'aide de son collaborateur James Fisk, des actions illégales ; il parvint même à corrompre les juges de l'Etat de New York pour "légaliser" l'opération ! En 1869, lui et James Fisk tentèrent de spéculer sur l'or en rachetant tous les stock d'or disponibles pour les revendre avec une plus-value, en espérant que les autorités fédérales ne vendissent pas leur or, ce dont Gould était persuadé après s'être entretenu à ce sujet auprès du Président Ulysse S. Grant. Cependant, les autorités fédérales commencèrent à vendre de l'or lorsque les cours s'envolèrent, amenant Gould à vendre précipitamment tout son or : s'ensuivit un krach boursier de grande ampleur.

Indéniablement, Gould n'était pas homme à se laisser étouffer par les scrupules ! Toutefois, il contribua à sa façon à l'essor industriel des Etats-Unis : durant sa présidence de l'Erie Railroad puis de la Pacific Railroad, il consolida le réseau ferroviaire en unissant de nombreuses lignes sous une seule bannière, créa un empire de la communication en prenant le contrôle du New York Times et de la Western Union Telegraph Company.... De plus, il incarne à la perfection le modèle du self-made man cher aux américains : né dans une famille rurale très pauvre, marqué très tôt par une série de deuils familiaux, il avait déjà à 21 écrit une histoire de son comté, été un arpenteur réputé et amassé 5000 dollars de fortune personnelle -une belle somme à l'époque-, tout cela avant le début de sa carrière de spéculateur...

Alors, Capitaine d'industrie ou baron voleur ? La réponse se situe sûrement quelque part entre les deux extrêmes....

Quelques liens
Une biographie de Jay Gould
une autre biographie de Jay Gould (en anglais)
1892 -rubrique nécrologique de l'Iowa (en anglais)
Un compte-rendu de l'ouvrage "Life and Legend of Jay Gould" de Maury Klein