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Les 4 Temps du Management - Réinventer le Management
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Les 4 Temps du Management

Histoires et Metaphores

Prendre et Donner


Dans cette langue d'Afrique, M'bibizo signifiait " l'homme avare ", et l'on peut dire que M'bibizo n'avait pas usurpé son nom. Donner, prêter, offrir, partager étaient des verbes bannis de son vocabulaire. Il ne s'en donnait jamais à coeur joie, ne prêtait pas l'oreille à ses voisins, ne partageait pas même un sourire. Il était vieux au bord de mourir, riche au bord de tout posséder, des entrailles de la terre jusqu'aux sommets du ciel, pourtant l'appât du gain continuait de l'occuper tout entier. Seule la promesse de nouvelles possessions l'encourageait à survivre au temps qui passe.

Soucieux de n'être pas un jour dépossédé, il se priva de femme, d'enfants et d'amis. Il se rompait le dos aux tâches ménagères afin de n'avoir jamais à délier sa bourse pour quelque employé. Son or ne le protégeait toutefois pas du danger... Ainsi, un jour qu'il accomplissait ses travaux, M'bibizo perdit l'équilibre et tomba dans son puits. Échoué, il se souciait encore du coût de son sauvetage.

- A l'aide ! à l'aide ! C'est M'bibizo, je suis au fond de mon puits, hurlait-il.

Toutes affaires cessantes, son voisin le plus proche accourut, il lui tendit la main.
-  M'bibizo, donne-moi ta main.

Constatant que le vieil homme ne la lui donnait pas, il renouvela sa demande. Le voisin avait sans doute oublié que M'bibizo ne donnait rien, pas même sa main, ni même de signe de fatigue tandis qu'il luttait contre la noyade. Enfin, de longues minutes plus tard, quand l'eau commençait de l'avaler, M'bibizo se résolut à la lui tendre. Trop tard...

Le voisin, qui avait le coeur sur la main, regretta longtemps de n'avoir pas dit plutôt " Prends ma main " : M'bibizo se serait empressé de la' saisir.

On conseille en Afrique d'avoir le cou aussi long que celui du chameau, afin que la parole puisse prendre tout son temps avant de jaillir... Un mot plutôt qu'un autre aurait probablement sauvé l'avare. Les sages du village constatèrent le décès, ils en notèrent la cause : l'avarice. Depuis lors, c'est péché mortel !

Si le bonheur m’était conté David Lelait-Helo- Ed Payot

Source : Institut Repère

 


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