La société de l'autonomie

" Dès le plus jeune âge - dans les maternelles en France - on apprend aux enfants l'expression raffinée à la fois par mots (le mot juste pour exprimer une émotion), par gestes (la précision et l'élégance du mouvement corporel pour dire une intention, une sensation), par signes (et notamment par dessins et peintures).
Plus tard, on leur apprend de plus en plus souvent à maîtriser les sons (voir la diffusion croissante de la pratique instrumentale). Au lieu de petits singes et de perroquets, répétant des mots et expressions convenus, on forme de petits êtres " ouverts " reliés aux autres et à eux-mêmes, aptes au jeu subtil et constant - créateur de vie - du dedans dehors ". L'apprentissage social des enfants est aujourd'hui l'un des exemples les plus manifestes, comme l'émancipation féminine, du changement en profondeur des comportements dans nos sociétés depuis une cinquantaine d'années.
Un mot permet de nommer ces nouvelles manières d'être : l'autonomie. C'est une conception de soi et une intelligence sociale. Constat majeur des analyses sociologiques les plus récentes : face cachée de notre quotidien trop souvent masquée par les impératifs politiques, économiques, organisationnels ; et véritable art de vivre, l'autonomie réconcilie pour la première fois dans l'Histoire les aspirations d'un individu à la fois consommateur, salarié et citoyen.

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