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Les 4 Temps du Management - Réinventer le Management
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Les 4 Temps du Management

Le Temps de l'Action

1.43 Entrainer son esprit à voir simultanément le même et son contraire, sans exclure


Le regard que nous portons sur les situations et les personnes de notre environnement professionnel est la plupart du temps coloré de nos a priori ou de nos émotions du moment. Nous aimons ou n’aimons pas. Ainsi, en toute inconscience, nous effectuons en permanence des tris.

En observant plus attentivement le phénomène, il faut bien admettre que nous sommes en permanence "sous surveillance" en train de nous évaluer et d’évaluer autrui. Selon Michel Foucault, cette évaluation permanente est collective. Cette évaluation s’opère en référence à des normes qui relève de l’Idéal. Quand nous avons le sentiment de nous en approcher, l’évaluation est positive ; quand nous nous en éloignons l’évaluation est négative.

Selon la puissance de l’Idéal qui nous inspire, le jugement sur autrui sera plus ou moins sévère. Si nous faisions la comptabilité du nombre de perceptions négatives ou positives que nous faisons chaque jour, il faut bien admettre que les premières l’emporteraient largement sur les secondes. Nous passons plus de temps à interpréter négativement le réel que l’inverse au nom d’un soi-disant réalisme.

En réalité, en privilégiant de façon masochiste cette orientation, nous nous aveuglons. Cette manière inconsciente de voir n’est pas sans conséquences sur notre humeur. Elle conduit à un sentiment d’insatisfaction, de fatigue quand ce n’est pas de dépression. Comment en effet avoir envie d’entreprendre, de passer à l’action si nous sommes constamment sous l’emprise de cette vision négative ?

Comment se libérer de cette aliénation sournoise ?

On peut considérer qu’il existe deux étapes pour atténuer ce processus :
1°) D'abord prendre conscience que nous fabriquons très fréquemment, de façon furtive, des perceptions négatives sur nous mêmes ou sur autrui.
2°) Le constat une fois fait, il s’agit d’inverser la perception au moment même où nous en prenons conscience en regardant le positif du négatif ; c’est-à-dire les avantages liés à la situation : le beau du laid, le bien du mal penserait Platon.

A travers cette pratique méditative discrète qui pourrait faire partie des exercices de pleine conscience, nous apprenons à notre cerveau à considérer un événement, une personne sans exclure. Nous apprenons à intégrer le même et son contraire ; c’est-à-dire en définitive à mettre en perspective.

Au-delà de ce bénéfice, nous apprenons également à mettre l’Idéal à juste place : celle de nous inspirer sans condamner. Et cela conduit à une certaine paix de l’Esprit. Cette sérénité fondamentale est essentielle en management. Elle est "ce vide de point de vue" qui rend possible la relation.



4TM
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