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Longtemps cantonné au rôle de décisionnaire, le manager du XXIᵉ siècle voit sa fonction se transformer sous l’effet d’un nouvel impératif : créer les conditions de l’intelligence collective. Dans ce contexte, la facilitation s’impose comme une pratique incontournable. Elle ne consiste pas à diriger, mais à organiser les interactions, fluidifier les échanges et faire émerger des solutions partagées. Autrement dit, le manager-facilitateur devient un catalyseur plutôt qu’un prescripteur.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon Gallup, seuls 23 % des salariés dans le monde se déclarent engagés. Or, les démarches collaboratives fondées sur la facilitation permettent d’augmenter ce taux de 30 à 40 %. De même, les travaux du MIT ont montré que les équipes mobilisant des pratiques facilitatrices résolvent les problèmes complexes 2,3 fois plus efficacement que des groupes traditionnels. La facilitation agit donc comme un multiplicateur de performance collective.
Mais son apport ne s’arrête pas là. Les méthodes issues du design thinking et de l’agilité, largement basées sur la facilitation, ont permis à certaines entreprises d’augmenter de 200 % le taux de lancement de nouveaux produits ou services (McKinsey, 2020). Loin d’être une simple technique d’animation de réunion, elle devient un véritable moteur d’innovation. En introduisant des rituels de co-création, des canevas de réflexion et des temps d’expérimentation, le manager-facilitateur transforme les réunions en espaces de créativité productive.
La facilitation répond également à un autre défi managérial majeur : la confiance. Dans de nombreux collectifs, la peur du jugement ou le poids de la hiérarchie limitent la parole. Or, les recherches de la Harvard Business School sur la sécurité psychologique montrent qu’un climat de confiance peut accroître la performance de 35 %. Ici encore, le rôle du facilitateur est décisif : il instaure des règles de dialogue, encourage l’expression de tous et permet de clarifier désaccords et consensus. En réduisant les tensions et en renforçant la coopération, il contribue aussi à limiter les coûts liés aux conflits, estimés à près de 14 000 € par salarié et par an en Europe (CIPD, 2019).
Enfin, dans un contexte où 70 % des projets de transformation échouent faute d’adhésion collective (Kotter, 2012), la facilitation offre une alternative crédible. Plutôt que d’imposer le changement, elle propose de le co-construire. Elle transforme la résistance en implication, le doute en engagement, et fait du manager un orchestrateur de dynamiques collectives.
En somme, la facilitation n’est pas une mode managériale de plus. Elle constitue une réponse aux paradoxes contemporains des organisations : comment décider sans exclure, comment innover sans fracturer, comment transformer sans briser la confiance. Dans un monde complexe et incertain, le manager-facilitateur apparaît comme l’une des figures clés du leadership de demain.
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Pour une fois les institutions se modernisent plus vite que les entreprises